Il faut d’abord bien sur couper cour l’idée qu’être un grand nez en parfumerie aurait un rapport quelconque avec la taille de l’appendice. La péninsule de Cyrano ne lui aurait pas garanti un travail chez Chanel ou Guerlain !
L’expression « avoir du nez est cependant utilisée assez largement pour signifier la capacité de quelqu’un a avoir anticipé l’avenir ou à trouver quelque choses de rare. On se rapproche là des qualités du parfumeur mais dans une expression large et imagée.
En réalité les grands Nez de la parfumerie de luxe n’ont pas de particularité anatomique particulière en termes de forme ou de taille de nez. Leur talent ne se cache même pas à l’intérieur de leur narine mais plutôt dans les aires du cortex liées à l’olfaction. Une étude réalisée il y a un peu plus de 10 ans a par exemple comparé les cerveaux de 14 grands Nez, 13 étudiants et 21 amateurs. Le verdict semble montrer que plus les personnes sont expérimentées, plus le volume des aires olfactives augmente. Ainsi la palette d’odeur mémorisée par un parfumeur s’étend, plus la taille de la partie de son cerveau qui en tient registre s’étend.
Mais les grands Nez de la parfumerie de luxe possèdent aussi plusieurs secrets qui les distinguent dans leur domaine. Voici quelques-uns d’entre eux :
Ils ont d’abord en principe une mémoire olfactive exceptionnelle qu’ils entrainent en permanence pour reconnaître et se souvenir des milliers de senteurs. Ce seraient en effet plus de 100 Milliards d’odeurs qui pourraient être identifiées par le nez humain mais qui peuvent être obtenues en laboratoire en combinant simplement 128 molécules odorantes. En quelque sortes une infinité de nuances dont il faut acquérir petit à petit la maitrise !
Outre les impératifs sanitaires et techniques, les grands nez ont donc aussi une connaissance approfondie des matières premières qu’elles soient naturelles ou artificielles. Devenir grand Nez aujourd’hui demande une formation technique dans des domaines liés à la chimie, la biologie et la parfumerie. Des écoles spécialisées, comme l’ISIPCA en France, offrent ces programmes avec souvent des prérequis important (une licence de chimie par exemple).
Les vrais grands Nez de la parfumerie de luxe ont aussi souvent une qualité fondamentale, la curiosité. C’est ce qui pousse nombre d’entre eux à allesr sourcer de nouvelles plantes ou matières afin d’en analyser les potentiels olfactifs et de les insérer dans de nouvelles compositions pour faire sans cesse évoluer et enrichir la parfumerie de luxe. Ainsi par exemple Suzy Le Helley (Symrise) a-t-elle été sourcer le Longoza ou Cardamome de Madagascar1 (Aframomum angustifolium) une plante herbacée largement présente en Afrique tropicale, ainsi qu’à Madagascar et aux Mascareignes.
Les graines et les fruits à l’odeur légèrement poivrée servent localement d’épice aux utilisations culinaires et médicinales. Sa senteur raffinée ne libère sa puissance qu’en la chauffant ce qui l’avait jusqu’à présent préservé de la curiosité des parfumeurs. Suzy le Helley a été la première à utiliser la Longoza dans la parfumerie de luxe pour la première eau de parfum de nuit Dans le Noir ? donnant à ce parfum précieux une originalité supplémentaire.
La parfaite maitrise des odeurs par les « Nez » vient également d’un pouvoir un peu particulier, celui d’imaginer mentalement l’odeurs des composés et des matières. Si vous êtes capable de visualiser mentalement l’image d’une rose, il est compliqué pour le quidam de se représenter son odeur. Les grands Nez ont peu à peu affiné les compétences d’évocation de leurs aires olfactives. La communication entre neurones devient ainsi plus efficace et rapide et fatigue moins les professionnels. Une particularité qui n’a à priori rien d’inné mais qui vient de l’entrainement.
Vient ensuite la partie créative de leur métier qui allie science et art. On le compare parfois avec la musique avec les harmonies olfactives et la fameuse « orgue » du parfumeur qui lui permet de composer à loisir une infinité de propositions. Comme tout artiste, le ou la parfumeur (euse) est sensibles aux émotions et le coté artistique doit composer avec les contraintes scientifiques. Avec l’expérience, il comprend comment les parfums peuvent évoquer des émotions et stimuler des souvenirs.
Les grands Nez travaillent souvent en étroite collaboration avec d’autres artisans, comme des designers ou des experts en marketing, Ils sont à l’écoute du marché mais aussi plus largement de leur époque. Ils sont attentifs aux tendances et aux attentes des consommateurs, ce qui leur permet de créer des fragrances qui rencontrent un public tout en restant innovantes. Pourtant certains grands Nez comme Jean Claude Elena disent détester le marketing et l’impact qu’il a eu sur la parfumerie. Dans d’autre cas les collaborations sont plus originales comme avec l’eau de parfum de nuit Dans le Noir ? déjà évoquée ou le Nez a collaboré avec les experts sensoriels non et malvoyants de la marque comme Tiffany Kendziolka elle aussi diplômée de l’ISIPCA en évaluation sensorielle. Ainsi les meilleurs parfumeurs s’assurent de raconter une histoire cohérente et séduisante dont le client pourra nourrir sa propre sensibilité.
S’il faut retenir une chose de tous ces petits secrets c’est qu’on ne devient pas grand Nez par hasard. C’est le fruit d’un long parcours, patient et exigeant. Comme l’est d’ailleurs la création d’un parfum de luxe. Les grands Nez sont méticuleux dans leur processus, expérimentant et ajustant les formules jusqu’à ce qu’elles atteignent la perfection.
Eau de parfum de nuit Dans le Noir ? et ateliers découverte :
informations et réservations : www.danslenoirparfums.com
Article rédigé par Arthur Atlas du magazine Epatant avec l’aide des experts sensoriels de la marque Dans le Noir ?, publié par le site Epatant (www.epatant-presse.com)
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